Ce qui nous attend pour 2017 et au-delà si nous n'y prenons garde....
J’ai attendu une année révolue de la présidence Hollande pour pouvoir poursuivre dans l’écriture des perspectives économiques et sociales initiées dans les billets précédents. Les annonces faites jusqu’à présent se sont révélées justes mais imprécises (dans leurs formes principalement) notamment la hausse des taux d’intérêts. Si j’avais vu la corrélation entre l’inflation sur les prix à la consommation dans la zone Euro par la hausse des matières premières (notamment fruits et légumes), je n’avais pas anticipé la forme de la remontée de ces taux !
J’ai attendu une année révolue de la présidence Hollande pour pouvoir poursuivre dans l’écriture des perspectives économiques et sociales initiées dans les billets précédents. Les annonces faites jusqu’à présent se sont révélées justes mais imprécises (dans leurs formes principalement) notamment la hausse des taux d’intérêts. Si j’avais vu la corrélation entre l’inflation sur les prix à la consommation dans la zone Euro par la hausse des matières premières (notamment fruits et légumes), je n’avais pas anticipé la forme de la remontée de ces taux !
Ma démarche n’était pas pour
autant dénuée de rigueur à savoir qu’en vertu de la théorie néoclassique quand
les prix montent, la machine doit être ralentie par une hausse des taux
d’intérêts et une baisse de l’offre de monnaie: l’inflation est en
effet par nature antisociale, elle nuit immédiatement aux plus démunis et tend à
enrayer le profit par une augmentation des coûts de la main d’œuvre, celle-ci
étant (toujours utile à rappeler!) ce qui constitue la base de la demande de consommation.
Pour mémoire après 2009 une
énorme masse d’actifs financiers toxiques a submergé les marchés financiers en
détruisant les actifs des méga-banques accumulés dans le courant des années 90s
et déclenché une vague sans précédent depuis l’après-guerre de
prêts/subventions/aides étatiques qui a eu pour seul effet de faire exploser
les dettes de ces mêmes Etats !
Il était cependant encore possible
dans ce contexte de faire quelque chose de raisonnable à savoir de remonter les
taux de refinancement de la BCE pour d’une part lutter contre l’inflation continue
par les coûts sur les matières premières et d’autre part mettre en place face à
cette énorme demande de refinancement des banques une véritable digue contre
tout risque de dépréciation monétaire (risques de nouvelles bulles spéculatives
ou d’hyperinflation dans des économies au PIB stagnant) tout en poursuivant le
financement des entreprises et des ménages ! La remontée des taux de la
BCE c’était aussi en su l’avantage de faire baisser légèrement l’Euro et de
donner quelque peu d’oxygène aux économies hors Allemagne (j’y reviendrai plus
loin).
L’exact contraire a en fait
été choisi par Draghi et ses complices!: à des taux obligataires élevés traduisant
un risque accru, le refinancement par la BCE a été abaissé au quasi-nul faisant
de celle-ci de facto une structure de défaisance autrement dit une Bad
Bank ! Les banques vont dés lors récupérer des liquidités colossales mais
insuffisantes( !) pour altérer la toxicité de leur bilan et se retrouver confrontées à l’alternative suivante: soit baisser les taux de prêts aux
entreprises et ménages induisant une accentuation de l’inflation, une hausse de
l’Euro et une détérioration des balances commerciales des autres Etats à
l’exception de celle de l’Allemagne OU la quasi fermeture aux prêts enrayant
l’inflation mais tirant l’Euro vers le bas !
Cette dernière solution fut donc
adoptée représentant un point inédit dans le mépris porté aux solidarités nationales
et dans la rapacité ultralibérale conduisant les méga-banques bon gré mal gré à
assécher l’économie, ces dernières étant depuis le milieu des années 90s (soit
donc au début de la globalisation) le seul relais à la déflation salariale et au
ralentissement de l’économie mondiale.
Au-delà en effet de la
baisse continue d’indices fondamentaux comme le « Baltic Dry Index »,
les banques avec la complicité des Etats en fournissant le crédit nécessaire à
la baisse continue des revenus dans l’OCDE savent aussi que l’économie réelle est
dans l’incapacité d’absorber une masse de liquidités bon marché sauf à
porter atteinte à l’intégrité même de la monnaie (en l’occurrence l’Euro) !
L’oligarchie (le Système) en
assuma donc la récession induite (et rapide), l’endettement exponentiel des
Etats face aux baisses des rentrées fiscales et l’austérité idoine seule à même
de redresser la baisse de ces mêmes rentrées fiscales !! La ligne de mire
étant enfin claire à savoir la réduction des dépenses publiques (« There
Is No Other Alternative ») et l’augmentation des marges des actionnaires (pour
compenser la dépréciation tendancielle de l’Euro: si les prix baissent, l’Euro
baisse !) par des exonérations diverses et variées (le fameux pacte de
responsabilité du traître Hollande !), nous pouvons dès lors facilement
tracer un schéma nous menant vers 2017 et au-delà.
1) Evolution Euro/USD
La dépréciation de l’Euro va
améliorer la balance commerciale allemande sur les marchés hors zone Euro tout en
baissant les marges des entreprises (mais aussi le rythme des investissements
en Dollar de l’oligarchie financière) ce qui aura pour effet majeur la
poursuite de la réduction du « coût du travail » en clair la
diminution des salaires en Allemagne et la fin quasi-définitive de l’âge d’or
de sa classe moyenne!
Ce qui est aussi certain,
c’est qu’un Euro même légèrement déprécié n’aura absolument aucun impact sur
les autres économies de l’Euro-zone si ce n’est une nouvelle baisse des marges pour
les entreprises exportatrices: en quoi en effet des prix baissiers avec des
salaires baissiers et des balances commerciales déficitaires peuvent-ils
changer l’état des choses?!! Inversement les politiques, Hollande en tête,
communiqueront sur l’amélioration infinitésimale du PIB !!: une légère
embellie des exportations sur une baisse globale des importations sera toujours
le signe pour eux d’un triomphe digne des 30 Glorieuses !
2) Maintien du commerce
extérieur allemand
Pour reconstituer leurs
marges, les entreprises allemandes vont premièrement poursuivre les baisses
salariales et les délocalisations hors zone Euro à l’Est de l’Europe, Croatie en
tête mais aussi Romanie, Bulgarie et Ukraine bien sûr (ceci expliquant cela!).
La BCE va dans un second
temps relever son taux directeur afin que les banques les plus solides reprêtent
suffisamment redonnant une impulsion modérée au commerce intra européen mais
surtout réappréciant l’Euro à son cours d’avant 2012.
3) La phase ultime de l’Euro
L’euro deviendra une monnaie
commune de facto avec deux cours pivots : un officiel pour l’Allemagne qui
sera en réalité l’Euro actuel et un officieux pour les autres Etats membre de
l’Euro-zone arrimé au dollar US et dont le traité USA-UE constitue une préparation
à ce qui permettra aux politiques de sortir par le haut en arguant que l’Euro
est « capable de s’adapter » et « de se déprécier pour relancer nos
économies ! « sauf que l’Euro à ce moment-là sera un dollar déguisé!!
L’avantage au final sera de
donner du mou aux partisans de la sortie de l’Euro en leur faisant miroiter un
retour à l’indépendance et à la dévaluation qui sera certes réelle mais contenu
(en effet en quoi l’USD serait plus adapté aux économies françaises, italiennes
ou grecques que l’Euro ?!!). Tout ceci permettra aux banques allemandes
(incluant la zone d’influence : Pologne, Hongrie, Slovénie, Croatie) d’acheter un maximum d’actifs tout en
minimisant les pertes immobilières du passage en Dollar dans l’immobilier « prime »
en France ou en Italie par exemple.
4) Poursuite en Europe de
l’intégration bancaire
La titrisation sera
poursuivie tout simplement parce que les banques n’ont plus que les marchés de
dérivés comme sources de profits, dérivés d’ailleurs alimentés par les bulles
spéculatives elles-mêmes alimentées par les Quantitative Easings (QE) de la
FED (pas près de s’arrêter, juste au mieux de se ralentir !)! Il y aura
donc de plus en plus de collatéraux faibles et de crises multiples (on le voit
arriver avec les BRICS) d’où la nécessité de s’assurer l’aide éventuelle des
Etats membres. Une série de « stop and go » en quelque sorte nous
attend (voir chapitre suivant)!
5) Assainissement à marche
forcée des Etats de la zone Euro
La lutte contre la dette
excessive et les déficits publics vont contraindre les Etats à baisser leurs
dépenses et poursuivre l’austérité ce qui aura pour conséquence d’engendrer encore
plus d’austérité et de diminuer encore plus les dépenses !, « Stratégie
du Choc » oblige (cf le fabuleux ouvrage de Naomi Klein du même nom)!:
l’UE poursuivra donc la création de structures ad-hoc à l’image du MES le but ultime
étant au final de piller les patrimoines privées (voir ce qui s’est passé à
Chypres ou les recommandations du FMI).
6) Rapprochement et
intégration des marchés européens et américains visant d’une part à démanteler
les marchés protégés à l’instar de celui de la SNCF en France et d’autre part à
favoriser les rapprochements capitalistiques des grands groupes, banques
incluses (accessoirement à fluidifier les marchés du travail nationaux !).
7) Les USA
- Consolidations du secteur
militaro-industriel, des secteurs de pointes (nano-techno/bio-techno/génétique/intelligence
artificielle), de l’« entertainment » (cinéma 3D ; réseaux
sociaux), des produits financiers, des matières premières. Maintien in fine d’un
USD stable à long terme et volatil à court terme via QEs réguliers.
- Poursuite de l’abandon des
secteurs de basse et moyenne gamme tels que l’automobile, l’habillement, etc au
profit de l’UE et des BRICS.
- Fin de l’alimentation en
prêts de l’économie réelle à l’image de ce qui se passe dans l’Euro-zone.
Reconstitution des bilans des banques US par le financement des secteurs de
pointe dont les débouchés restent la possibilité pour les USA d’être le premier fournisseur mondial, l’avenir
n’étant pas pour eux dans les produits finis mais dans les composants
(nano/bio/hi-tech), les matières premières et agricoles (OGM notamment),
l’industrie culturelle et la titrisation.
- Poursuite des bulles
spéculatives dans les BRICS par l’effet collatéral des QEs et « containment »
par des structures ad-hoc.
8) émergence de zones
monétaires
- EURO/USD
- zone Rouble
- zone Yuan
- Zone Amérique Latine
Quid des monnaies isolées
telles que le Yen, le Dollar australien, la Livre Sterling et le Franc Suisse.
Absorption ou refuges ?
Conclusion : comment
sortir du piège? ou les élections présidentielles de 2017
Quelques soit les résultats
des élections européennes, cela ne changera rien pour François Hollande. Il
pourra même ressortir gagnant d’une éventuelle cohabitation avec soit l’UMP
(forte chance) soit avec le FN (faible chance).
L’enjeu et donc la prise de
conscience anti - Système sera l’élection de 2017, l’unique porte de sortie de
l’enfer visé plus haut. Je reconnais que je ne me mouille pas trop mais bon, il
suffit de voir actuellement les sondages pour voir que les idées anti-systèmes
progressent difficilement et pas souvent dans le bon sens (cf Dieudonné, Soral,
etc) ! Quoiqu’il en soit il ne s’agit ni plus ni moins de la
reconstitution de la vie politique française avec une ligne de démarcation
passant par le communautarisme et
l’ultralibéralisme soit d’un côté le PS et l’UMP et de l’autre le FN (je mets
de côté le Front de Gauche pris dans ses contradictions entre un discours
antilibéral et son acceptation de la division sociale par l’Islam et autre
revendications multiculturelles). Le rassemblement autour de la souveraineté
nationale signifiera aussi de sortir de l’Euro et des traités constitutifs de
l’UE.
Depuis 2013 il y a ce pronostic : 2017 - Président : Fillon. 1er ministre : Pécresse.
RépondreSupprimerEffectivement, la lutte anti-système manque d'un porte-parole crédible.
Rendez-vous dans 3 ans !
Fillon président ou Coppé ou Sarkozy s'ils ne s'entre-tuent pas avant! ou alors le PS comme triomphe de la pensée Système mais nous serons à terre...
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