Le
voile se lève………….prévisions pour 2015 et après
Le
mot « crise » est désormais omniprésent dans le discours tant
économique que politique et médiatique. Il sert de paravent, de cache-misère à
toute possibilité de construction d’une alternative, d’une critique pour la
simple raison qu’il est asséné sans aucune justification si ce n’est celle de
mise en œuvre de politiques sociales et économiques iniques. De quoi parle-t-on
au juste quand la dénomination, le tag « crise » est employé sinon de
l’évocation d’un contexte instable, indéfini, chaotique mais assurément
invivable ? Comment en effet vit-on en mode « crisique » pour
reprendre l’adjectif de Philippe Grasset, comment définit-on des modes de vies
dans un espace désorganisé, entropique mais surtout comment comprendre que la
crise n’est assurément pas pour tout le monde, que les écarts entre les revenus
se sont agrandis, que le chômage et la précarisation bien présents n’empêchent
en rien le développement de patrimoines conséquents, de réseaux influents et de
revenus gigantesques aux sources multiples au sein d’une même entreprise?
L’objet
de cet article est de remettre à plat le contexte socio-économique mondial.Il m’importe ici de mettre également fin aux mensonges
des dirigeants (politiques, entreprises) et de montrer l’inanité des politiques
en cours pour pouvoir ultimement envisager une alternative à l’injustice
économique et sociale.
Qu’on en juge par les chiffres du PIB, concept statistique décrié mais révélateur au minimum de ce qu’un pays génère de revenus, de ce qu’il crée de richesses annuellement. Si nous devons parler de crise, observons comment le PIB entre 2010 et 2013 dans la zone OCDE a été mu par celui des Etats-Unis de +12,05% (source Banque Mondiale) alors que dans le même temps celui de l’Euro-zone a stagné à 0,495% (source Eurostat), ceux de la Chine et de la Russie se sont envolés de respectivement 55,79% et 37,53% (Banque Mondiale)!, ces quelques chiffres soulignant que le monde global est une réalité et la zone BRICS le véritable relais de croissance actuelle des économies de l’OCDE.
Qu’on en juge par les chiffres du PIB, concept statistique décrié mais révélateur au minimum de ce qu’un pays génère de revenus, de ce qu’il crée de richesses annuellement. Si nous devons parler de crise, observons comment le PIB entre 2010 et 2013 dans la zone OCDE a été mu par celui des Etats-Unis de +12,05% (source Banque Mondiale) alors que dans le même temps celui de l’Euro-zone a stagné à 0,495% (source Eurostat), ceux de la Chine et de la Russie se sont envolés de respectivement 55,79% et 37,53% (Banque Mondiale)!, ces quelques chiffres soulignant que le monde global est une réalité et la zone BRICS le véritable relais de croissance actuelle des économies de l’OCDE.
Si
nous regardons l’évolution en montant du commerce dans l’OCDE, la balance
commerciale des biens et services apparaît certes déficitaire depuis 2007 mais
si nous analysons le montant des exports et importations de biens (les services
ne représentant qu’une part infime de ceux-ci), les premières ont cru de 21,16%
et les secondes de 15% entre 2007 et 2014 ce qui veut surtout dire que même des
importations en augmentation sont des rentrées importantes de devises dans la
zone non-OCDE et une source potentielle de profits pour les exportations de
l’OCDE vers cette zone. La zone hors OCDE étant en effet exportatrice nette, si
nous regardons les montants imports et exports depuis 2007, ils sont respectivement en hausse
de 34,48% et 25,30%. Le commerce mondial a donc in fine augmenté
de 16,24% depuis 2007 soit 2,70%/an !
D’ailleurs
l’évolution du PER souligne cette croissance. Pour mémoire, le Price Earning
Ratio est le rapport de capitalisation boursière sur le bénéfice de
l’entreprise autrement dit lorsque la valeur cotée des actions de celle-ci est
beaucoup plus forte que le bénéfice enregistrée, l’entreprise fait l’objet
d’une spéculation sans rapport avec ce qu’elle retire comme profit. De février
2009 à janvier 2015, le PER (sur le S&P 500) a augmenté de 89,58% passant
de 14,12 (soit un bon ratio correspondant à la corrélation entre la valeur de
l’action et la marche de l’entreprise) à 26,77 en ce début d’année dénotant
tant de futurs profits que de bulles spéculatives laissant croire à une
confiance plutôt forte des opérateurs dans le système financier ce qui
cependant peut être contredit par ce qui suit.
Le PIB comme la capitalisation boursière ou les balances
commerciales mesurent la création de richesse ou plus précisément la source de
profit qui dépend toujours directement du prix et des marges mais ne sont pas
des révélateurs de l’activité proprement dite à savoir le nombre de ventes et
la fréquence de celles-ci. Par exemple deux ventes peuvent rapporter plus que
dix ventes mais ces dix ventes ne sont-elles pas le signe du développement
d’une production ? S’il y a dix ventes, il y a donc dix biens ou services
et par extension autant de travail pour les produits alors que si il y a
seulement deux ventes, l’activité reste faible et indirectement ne créera pas
d’effets de démultiplication, de synergies dans les moyens de productions,
d’efforts d’investissements pour rationaliser la fabrication en vue de mieux produire.
Il importe donc de connaître plus précisément comment l’activité mondiale se
développe et là nous avons un tableau tout à fait différent de ce que nous
venons de dire.
Le
BDI ou Baltic Dry Index est l’indice mesurant le coût du trafic en vrac de
matières sèches à travers vingt-six espaces maritimes et par extension le degré
de l’activité mondiale en fonction de la quantité de produits intermédiaires
nécessaires à la fabrication de l’objet vendu.
Le
BDI enregistre une baisse record de -62,02% entre novembre 2014 et le 12 février
2015. Si nous prenons une période plus longue du 20 janvier 2014 au 12 février
2015, la baisse reste tout aussi conséquente avec -59,61%. En remontant dans le
temps, nous enregistrons de même une baisse de -68,17% entre novembre 2013 et
juillet 2014 !
L’indice
apparaît cependant volatil et enregistre de brusques changements comme ceux de
juillet 2014 passant de 732 à 1456 points en novembre 2014 soit une hausse de
98,90% laquelle nous incite à apprécier le BDI a posteriori sur plus d’une
décennie entre 2000 et 2014.
L’évolution
des échanges mondiaux suit clairement l’évolution des échanges boursiers avec
une première cassure entre 2000 et 2002 et l’éclatement de la bulle internet puis une seconde, brutale, avec les subprimes du début 2008 à la fin de cette même
année. Ce qui interpelle immédiatement sont que les clashs boursiers ont une
incidence immédiate sur les échanges de marchandises et sous cet angle il y a bien
un avant et un après 2008.
En
effet de 2000 à 2008, les échanges sont en constante hausse passant de 1300
points à 11000 points. Passée la crise, l’indice repart vers le haut en deux ans
pour atteindre 4600 points en 2010. A compter de cette date, il ne fera que
baisser jusqu’à 2015, le rebond de 2010 ayant été comme "plafonné". Il en ressort une baisse molle mais constante de l’activité mondiale désormais
déconnectée de tout aléa financier.
Pour être plus précis, le choc financier influe sur l’activité à la baisse mais la hausse boursière semble déconnectée du BDI à savoir de toute demande en produits courants alimentaires et industriels. Inversement, l’argument qu’il y aurait une surcapacité en navires ne justifie pas en lui-même la tendance baissière: une augmentation des capacités prouve au contraire une demande qui n’est effectivement plus là et un ralentissement qui je le conçois se doit d’être corroboré par d’autres indicateurs.
Pour être plus précis, le choc financier influe sur l’activité à la baisse mais la hausse boursière semble déconnectée du BDI à savoir de toute demande en produits courants alimentaires et industriels. Inversement, l’argument qu’il y aurait une surcapacité en navires ne justifie pas en lui-même la tendance baissière: une augmentation des capacités prouve au contraire une demande qui n’est effectivement plus là et un ralentissement qui je le conçois se doit d’être corroboré par d’autres indicateurs.
Les
FFAs (Forward Freight Agreement) sont des contrats SWAPS permettant de convenir
d’un prix de transport en se couvrant de la volatilité de ce dernier: le
paiement est effectué alors qu’aucune livraison n’a lieu mais permet de se
prémunir contre toute hausse en vue du financement du transport qui lui sera
bien réel.
Les
FFAs sont construits sur des cargos de vrac sec et des tankers, eux-mêmes de
quatre tailles : Capesize, Panamax, Supramax et Handysize. Si les FFAs
augmentent dans leurs volumes, c’est qu’il y a une attente par les opérateurs
d’une augmentation du coût du fret et donc de l’activité. Ces quatres indices ont enregistré des
baisses spectaculaires de -70,67% de 2009 à aujourd’hui pour le Handysize à
-95,62% de 2010 à 2015 pour le Capesize !
Cette
approche peut encore s’élargir en nous référant au taux d’occupation des
conteneurs via l’index HARPEX. On retrouve une nouvelle fois une courbe
baissière avec toutefois un fléchissement plus lent, moins accidenté de -48,7%
de 2010 à aujourd’hui.
Si
nous ouvrons notre champ d’analyse à l’ensemble des services et produits
échangés (finis, semi-finis et matières premières) par voies maritimes,
aériennes et terrestres, seuls les effets de commerce (« commercial
papers ») nous donnent une indication des sommes d’argent versés contre
livraisons de biens ou exécutions de prestations (je mets évidemment à part la titrisation qui n’est qu’un levier
de financement déconnecté des échanges). Une fois de plus, nous retrouvons une
baisse de -40% depuis le 31/12/2008. Si on se réfère à l’activité depuis août
2007, la baisse est de -54,80% après avoir été en progression constante.
Au
final BDI, FFAs, Harpex et « Commercial Papers » contredisent l’image
renvoyée par les balances commerciales et les PIBs et tendent à montrer du
moins à ce stade de l’analyse le déclin de l’activité mondiale depuis près de cinq
ans.
La
démonstration pourra se révéler juste si nous arrivons à établir un lien entre
cette baisse et les évolutions d’une part du cours du pétrole brut et d’autre
part des monnaies à travers les prix et l’inflation. Seuls en effet les prix du
brut et des produits de base à l’activité humaine peuvent nous aider à
différencier l’enjeu de stratégies spéculatives et de prédations de
ce qui anime chacun de nous dans sa vie quotidienne à travers ses déplacements,
ses achats, son mode de vie. Je me référerai principalement à la zone OCDE sous
cet angle.
En
décembre 2008, le cours Brent est tombé à 35 USD/le baril avant de remonter en
juin 2014 autour de 100 USD, autrement dit stabilisation autour de ce cours
pendant plus de cinq avant rechute. Ce cours à 100 USD avait été déjà atteint
avant 2008 culminant à plus de 130 USD traduisant un mouvement
spéculatif au-delà des 100USD. Notons que, l’ajustement vers ce
pivot a démarré à l’orée de la révolution du e-commerce courant 1999 à partir
d’un cours autour de 10-11 USD, valeur correspondant à la période d’avant la
Chute du Mur de 1986 à 1999 et la transition vers un monde encore dominé par un
commerce intra OCDE. Antérieurement la période 1979-1985 correspondant
à la crise iranienne (deuxième choc pétrolier) autour de 40USD et celle de
1970-1979 avec le premier choc pétrolier aux environs des 10-15USD nous
montrent un monde simplement en devenir maintenu rigide par deux idéologies
antagonistes.
L’inflation
ce sont les prix et la demande de monnaie ; elle est la traduction d’une
demande de consommation et d’investissement et permet de déduire la santé ou
non d’une économie. L’inflation dépend tant du commerce international et de la
force exportatrice d’un pays ou d’une zone (cours croisés des monnaies sur le
marché des changes) que du marché intérieur et du pouvoir d’achat des
principaux agents (ménages, entreprises), les banques par le taux d’intérêt
devant jouer un rôle de régulateur selon la variation des prix.
Comme
nous l’avons indiqué, l’évolution des PIBs (particulièrement pour les Etats-Unis) reste
à tempérer au regard du taux d’inflation de 0,75% (0,4% pour l’Eurozone fin
2014), courbe en fléchissement constant laquelle souligne un ralentissement clair des
marchés intérieurs pour ces deux zones posant de nouveau le problème structurel
de la contraction des coûts (baisse des revenus du travail et chômage de
masse). A la différence des USA, l’Euro-zone a vu son PIB stagner à
0,495% en trois ans soit une stagflation perçue à juste
titre par les marchés financiers comme négative; conséquence de quoi
l’Euro s’est vu dès mai 2014 se déprécier de -16,23% en février 2015 par
rapport au Dollar.
Alors
que la balance commerciale de l’Euro-zone a cru de 16,76% entre 2013 et 2014 contre un
déficit commercial américain creusé sur la même période de 6,83% (!), le taux
d’inflation comme ultime critère de santé d’une économie l’emporte, ce taux
étant désormais négatif dans la zone Euro avec -1,6% sur le mois de janvier
2015 (moyenne de -0,6% sur 12 mois). J'entends par là que la variation
des monnaies reflète non seulement des balances commerciales mais également une
réalité plus profonde des échanges au-delà de tout contexte spéculatif,
spéculation qui se caractérise par des mouvements brutaux, des changements
soudains ce qui n’est pas le cas de l’Euro en l’occurrence.
Une
monnaie dépréciée est certes le révélateur d’une stagnation mais peut aussi être utilisée comme facteur de relance reposant le problème structurel de la
monnaie unique pour des pays aux économies disparates.
Une dépréciation d’au moins 30% en France serait-elle nécessaire à
toute relance, la BCE est in fine confrontée à l’alternative
suivante: soit augmenter la masse monétaire par un refinancement facilité des
créances privées et publiques, soit démanteler la zone et procéder à un retour
aux monnaies nationales, ce dernier point étant tenu hors de propos par les
instances dirigeantes de l’UE.
Rappelons
en effet que le programme LTRO - plus de 1000 Mds€ de rachats de dettes privées
- n’a eu aucune incidence sur la valeur de l’Euro. Cette décision de Mario
Draghi d’élargir ce programme aux dettes publiques à partir de mars 2015 à
raison de 60Mds€/mois n’aura évidemment aucun effet ni sur le PIB intra-zone (pour
la simple raison que le commerce de la majorité des Etats Membres se fait dans
l’espace Euro et non avec la zone Dollar) ni sur la balance commerciale de la France.
Inversement
un Euro minoré va aussi à l’encontre des intérêts de l’économie allemande, la
parité 1€ pour 1,39/1,40 USD étant parfaitement adaptée aux entreprises d’Outre-Rhin.
Un Euro autour de 1,13 USD influe donc sur les marges et obligera à une
augmentation de la balance commerciale de l’Euro-zone ce qui est peut-être en
vue par les autorités de Francfort et de Bruxelles.
Les « Quantitative Easings » (QEs) de la FED, outre qu’ils se
poursuivent sans le dire (les taux n’ont pas été relevés en décembre
contrairement à ce qui avait été annoncé par la FED elle-même! et les quantités
rachetés restent identiques….) donnent une image contrastée d’une zone OCDE
dominée par la puissance du Dollar-étalon (investi dans toutes les zones
d’échanges à la différence de l’Euro) mais soumise inexorablement au risque de
déflation. Nous pouvons alors prédire une baisse toute relative de l’Euro,
conséquence de la tentative avortée de la BCE de reproduire ce que peut seule
faire la FED sauf à risquer l’hyperinflation.
Cette
baisse de l’Euro se conjugue à d’autres facteurs telle l’attaque sur le rouble
et la remontée par voie de conséquence du dollar, stratégie en lien avec la
baisse du pétrole brut et le tout répondant à un objectif géoéconomique
d’affaiblissement de la Russie. Le rouble a effet perdu au 13 février 2015, 69,12%
de sa valeur contre le dollar depuis novembre 2014 (on peut situer le pic de
l’attaque entre les 12 et 18 décembre), ce dernier faisant l’objet de rachats
massifs, dépréciation du rouble accentuée doublement par des remboursements en
dollar (par les banques et entreprises russes au second semestre 2014 pour 120
Mds USD, remboursements devant ce poursuivre au premier semestre 2015 pour 60
Mds USD) et par la baisse du brut, celui-ci limitant par extension le
renchérissement du dollar et le creusement du déficit commercial.
Cette
attaque reste cependant de portée limitée dans son ampleur par les réserves de
devises de la banque Centrale Russe (430 Mds USD) et le soutien de la Banque de
Chine en fin d’année (elle-même ayant une réserve de plus de 4000 Mds USD).
Outre le risque certain de diminution des importations russes provenant de
l’Union Européenne (contribuant au marasme intra-zone et à la baisse relative
de l’Euro), le cours du brut reflète avant tout l’activité mondiale et est
amené à rester bas.
Après
avoir diminué de respectivement 55,49% entre juin 2014 et Janvier 2015 en
touchant les 47,61 USD au WTI et les 48,60 USD sur le brent (soit
-57,19% !), les deux cotations réenregistrent une remontée de + 6,97% pour
WTI et de 18,04% pour le Brent repassant au- dessus des 50 USD le baril.
Comme
nous l’avons noté plus haut, cette chute n’a pas pour unique source une stratégie
spéculative mais utilise la baisse de l’activité mondiale pour faire levier
contre la Russie avec l’aide des pays de l’OPEP et notamment de l’Arabie
Saoudite dans le maintien de son leadership sur la région face à l’Iran.
Sachant
que toute exploitation nouvelle de gisements (dont le pétrole de schiste) exige
une rentabilité entre 70 et 100 USD (baisse de 40% en novembre des permis de
forages aux USA), la stratégie d’affaiblissement de la Russie coordonnée par
les USA et l’OPEP ne peut avoir qu’un temps sauf à mettre en péril l’industrie
et la finance autour de l’économie du schiste et provoquer une nouvelle crise
financière tant les dérivés sont importants (rien que pour JP Morgan Chase, le
montant des dérivés est de 68000 Mds USD soit 6 fois la dette des USA !!).
Toute
l’industrie du « fracking » est actuellement construite sur des
prises de participations par des banques, institutionnels et fonds de pensions;
29% des obligations à hauts rendements (titrisations via CDOs sous-tendues par des assurances de types CDS
elles-mêmes négociables !) proviennent du secteur de l’énergie US et
peuvent à tout moment s’effondrer et entrainer une crise de type sub-prime !
Il est donc très vraisemblable que le Brut revienne à des cours autour de 60USD
pour s’y maintenir et ne plus revenir aux niveaux de 2011.
Plus
concrètement quelles sont les solutions d’investissements dans ce contexte pour
l’année 2015?
Les
obligations resteront stables tant que les QEs seront là pour donner des taux
faibles ce qui repose aussi la question du QE dans l’UE. Taux faible signifiant
absence de risque, tout ceci dépendra du devenir politique de l’Euro-zone avec le
problème de la Grèce en tête. Plus précisément, si la Grèce sort de l’Euro-zone
- ce qui est dans son intérêt - les taux
remonteront et le marché obligataire s’écroulera.
Les
marchés actions quant à eux dépendent tant des politiques des banques centrales
que des perspectives de croissance… sauf qu’une politique monétaire
accommodante n’est valable que si les perspectives sont positives; or les taux
d’inflations sont décroissants voire désormais négatifs dans l’OCDE, effet
direct des politiques de restrictions des coûts à savoir du chômage et de
la précarisation du travail aux USA et dans l’UE. Comme je l’avais
développé dans de précédents articles, les QE n'existent que pour refinancer un
système bancaire crisique et non pour augmenter les prêts aux entreprises ou
aux ménages et in fine augmenter les revenus d’activités et l’investissement.
Pour
revenir aux actions, nous sommes bel et bien dans une bulle spéculative, bulle
qui ne peut qu’éclater pour permettre aux cours de revenir à des niveaux
définis par le développement des marchés intérieurs des BRICS; la question de
l’inanité de la politique antirusse des USA/UE reste ouverte, ces tensions
étant le déclencheur possible d’un nouveau protectionnisme mondial et de sa dé-dollarisation.
La
baisse des matières premières devrait se poursuivre si le taux de déflation se
confirme sur le premier semestre 2015. Le point clef sera assurément le taux
d’inflation aux USA: à partir du moment où il sera négatif, les marchés se
retourneront et le dollar chutera entraînant de nouveau le pétrole (en
particulier toute l’industrie du schiste). De même le marché obligataire US
s’affaissera et emportera dans sa baisse les cours européens sauf à ce que
l’Euro-zone implose avant juin. Les valeurs refuges telles que l’or et
l’immobilier « prime » s’envoleront le temps de la réémission des
monnaies nationales européennes et de la structuration de nouveaux étalons par
les BRICS.
S'agissant de la France, cette perspective rend raisonnable l’éclatement de la
bulle de l’immobilier commercial et le rebond du résidentiel. Ce dernier se
trouve actuellement malmené ayant perdu en volume et en montant des ventes 25%
de 2011 à 2015, les prix en moyenne n’ayant baissé que de 5% (ce qui est
trompeur car toute moyenne dépend de ses extrêmes donc du « prime »
parisien et de la Côte d’Azur qui se sont valorisés sur la même période !).
Comme
je l’avais écrit dans le livre « La Grande Chute » et dans de nombreux
articles sur Visions et perspectives 2020, le marché immobilier chute par la
baisse conjuguée des revenus (là encore il faut apprécier l’écart entre les
revenus incluant les salaires et non la moyenne ou la médiane) et
l’augmentation des taux immobiliers aux ménages (traduite par un accès réduit
aux crédits et conditionnée par 20 à 40% d’apport en règle général): 27% des
ménages peuvent aujourd’hui accéder à un achat contre 44% en 1998.
Cette
récession a été prouvée par la montée des loyers, eux-mêmes faussement encadrés
par le législateur (loi Dufflot) traduisant l’impossibilité pour de nombreux
ménages d’être propriétaires. Dans une perspective de déflation, les taux
d’intérêts réels vont cependant augmenter ce qui va pouvoir éventuellement réouvrir
l’accès aux crédits sans pour autant diminuer le risque d’insolvabilité.
Tout
ceci est la conséquence des politiques d’austérité établies depuis 2009 et
ayant terriblement accentué l’écart entre sphère sociale et sphère économique. Le
plus triste est que le chômage massif et
la précarisation continueront de peser fiscalement et socialement (insécurité,
communautarisme, maladies) accélérant le recul de l’Etat et reposant une
nouvelle fois la question de la crise: une crise économique bien réelle dans
ses fondamentaux mais inexistante dans les revenus perçus à l’échelle des Etats
et des multinationales. Comment concilier en effet une telle précarisation,
plus de 26 Millions de chômeurs (officiels) dans l’Union Européenne, la
déconstruction du lien entre activité sociale et activité professionnelle avec
la croissance des revenus des plus aisés, de l’explosion du marché du luxe et
plus concrètement de PIBs toujours croissants, d’import-exports aux flux
gigantesques?
La
réponse est évidemment négative et ne peut que donner lieu à une prise de
conscience progressive des peuples face à l’injustice la plus profonde, celle
qui nous empêche d’agir librement par l’exercice de notre souveraineté et de
définir notre intérêt général, de nous battre finalement contre des élites
corrompues et méprisantes.
A une question économique existe une réponse politique et seulement politique. Les questions de répartition de la richesse tournent autour de la problématique du devenir ensemble et de l’identité des peuples. Si vous atomisez un peuple en supprimant ce qui le relie à son histoire et à sa transmission, la répartition ne se pose plus si ce n’est en des termes minimaux de revenus de subsistance ou d’ordre public. Si le peuple se maintient dans sa souveraineté et arrive en conséquence à se penser comme autorité (« auctoritas ») alors les questions de richesse (emplois, revenus, santé, etc) redeviennent l’objet de débats et de politiques communes. A partir du moment où vous mettez en exergue des notions vides de sens démocratique tels l'ultralibéralisme, l'égalitarisme, les réformes sociétales, la gouvernance, la politique commune, la commission, l'expertise, le différentialisme, vous attentez à ce qui unit des citoyens dans leur devenir et vous les oppressez. République, débat, sens de l’intérêt général, patrie sont des réponses politiques à l’injustice sociale, aux écarts de revenus exorbitants, au chômage massif des jeunes et moins jeunes, aux réseautages et passe-droits, à l’absence de remise en cause d’un système ne profitant qu’à ceux ayant arraché leurs biens à la collectivité (voir l’affaire HSBC !), à l’absence de toute idée décente d’un système médiatique oppressant et narquois.
A une question économique existe une réponse politique et seulement politique. Les questions de répartition de la richesse tournent autour de la problématique du devenir ensemble et de l’identité des peuples. Si vous atomisez un peuple en supprimant ce qui le relie à son histoire et à sa transmission, la répartition ne se pose plus si ce n’est en des termes minimaux de revenus de subsistance ou d’ordre public. Si le peuple se maintient dans sa souveraineté et arrive en conséquence à se penser comme autorité (« auctoritas ») alors les questions de richesse (emplois, revenus, santé, etc) redeviennent l’objet de débats et de politiques communes. A partir du moment où vous mettez en exergue des notions vides de sens démocratique tels l'ultralibéralisme, l'égalitarisme, les réformes sociétales, la gouvernance, la politique commune, la commission, l'expertise, le différentialisme, vous attentez à ce qui unit des citoyens dans leur devenir et vous les oppressez. République, débat, sens de l’intérêt général, patrie sont des réponses politiques à l’injustice sociale, aux écarts de revenus exorbitants, au chômage massif des jeunes et moins jeunes, aux réseautages et passe-droits, à l’absence de remise en cause d’un système ne profitant qu’à ceux ayant arraché leurs biens à la collectivité (voir l’affaire HSBC !), à l’absence de toute idée décente d’un système médiatique oppressant et narquois.
Sources:
http://www.tresor.economie.gouv.fr/4164_taux-moyen-de-rendement-des-obligations-des-societes-privees
http://ec.europa.eu/eurostat/tgm/refreshTableAction.do?tab=table&plugin=1&pcode=teicp000&language=en